Cette mamie avait l’habitude de donner à manger aux chats du quartier. Un jour, elle reçoit une lettre du tribunal « vous devez

Pour limiter la prolifération des pigeons et des chats errants, cette ville française sanctionne d’une amende salée ceux qui les nourrissent.

Assise sur un banc, une dame aux cheveux grisonnants fait le bonheur d’un groupe de pigeons attroupés autour d’elle en leur lançant des graines sur lesquelles ils se jettent gloutonnement. Voilà une scène bien familière commune à de nombreuses villes de France. Pourtant, les nourrisseurs, qu’ils agissent par compassion ou par obligation morale, peuvent être sanctionnés par une lourde amende, notamment dans cette ville où pigeons et chats prolifèrent à vue d’œil.

C’est la ville de Roanne, située dans le département de la Loire qui a décidé de frapper fort face à certains comportements. Dans le viseur, les personnes qui donnent à manger aux pigeons et chats errants de la ville. Ces dernières risquent une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.

NOURRIR UN CHAT OU UN PIGEON DANS CETTE VILLE EST PASSIBLE D’UNE LOURDE AMENDE

Selon les propos qui ont été rapportés sur le site du journal Le Figaro, Romain Bost, conseiller municipal en charge du bien-être animal, de la nature en ville et des forêts de la commune de Roanne, a tenu à préciser : « L’amende existait déjà dans le règlement sanitaire départemental de la Loire, mais nous avons décidé de passer dans une phase de répression à cause de l’augmentation des plaintes ».

Une mesure prise pour lutter contre la propagation des volatiles et des chats errants dans la ville. Les pigeons en particulier ont bien souvent mauvaise réputation dans bon nombre d’agglomérations à cause des dégâts qu’ils occasionnent, notamment en raison de leurs fientes. Romain Bost déclare : « Dans des bâtiments, on a des balcons recouverts par trois centimètres d’excréments ». Ils peuvent également être porteurs de maladies transmissibles à l’homme. De plus le simple fait de les nourrir entraîne une prolifération de rats et de souris à l’affût du moindre reste de nourriture.

UNE AMENDE VISANT À PRÉSERVER LA BIODIVERSITÉ

Les chats errants ou sauvages, quant à eux, aussi attendrissants soient-ils, représentent une vraie menace pour la biodiversité. En effet, leur instinct de prédateur les pousse à chasser oiseaux, lézards ou petits mammifères pour se nourrir. Et parmi cette faune, certains sont parfois protégés ou voient leur espèce diminuée. De plus, le nourrissage des chats incite aux nuisances avec les déchets et les odeurs que cela occasionne, et à la prolifération. Romain Bost précise : « Si vous mettez un mâle et une femelle sur un terrain vague avec des vivres, quatre ans plus tard il y aura 20.000 chats sur place ».

Ainsi, afin de faire respecter la loi, la commune de Roanne a sorti les gros moyens et a décidé de nommer une brigade dédiée à la cause avec une référente animale assermentée. Sa mission ? Prévenir et verbaliser les personnes surprises en train de nourrir les animaux errants sur la voie publique. Toutefois, les habitants de Roanne peuvent toujours continuer de nourrir les chats de la ville s’il le souhaitent dans huit abris prévus à cet effet.

LA MUNICIPALITÉ DÉFEND LA MISE EN PLACE D’UNE AMENDE POUR LE NOURRISSAGE DES ANIMAUX ERRANTS

Si cette mesure peut susciter quelques interrogations, notamment quant à la protection des animaux, la fondation 30 millions d’amis s’est exprimée à ce sujet dans Le Figaro. Le service juridique a tout d’abord expliqué : « Le 16 février 2023, la Ville de Roanne et notre fondation ont signé une convention de stérilisation et d’identification des chats libres sauvages pour encadrer la mise en place d’une action visant à maîtriser les populations de chats libres sans propriétaire, par le contrôle de leur reproduction, en accord avec la législation en vigueur ».

Pigeons et chats
ShutterstockPigeons et chat errants dans un parc

Et d’ajouter : « Comme prévu par l’article L.211-27 du Code rural, le nourrissage de ces populations est autorisé sur les lieux de leur capture ». Ce à quoi, Romain Bost a répondu : « Il y a effectivement une divergence d’interprétation de la convention, pour nous un chat sans propriétaire qu’il soit stérile ou pas, reste un animal errant, le nourrir est donc répréhensible d’une amende ». Pour conclure, la fondation a souligné : « Il n’appartient pas à la fondation de déterminer si la municipalité de Roanne est “dans son bon droit”, seuls les textes législatifs en vigueur le permettent ».